Rolf Stolz
(Allemagne)
ZELLENBERG
Poèmes inédits I – VIII
I.
„Die Frau“ / «La femme»
„Der Gott, den ich dort traf . . .“ / «Le dieu que je rencontrai . . .»
„Im äußersten Norden Tatariens . . .“ / « Au nord extrême de la Tatarie . . .» „Die Stühle, eine schnelle Skizze . . .“ / «Les chaises, esquisse rapide . . .»
„Zerspaltene Tage, der pure . . .“ / « Journées fendues, en pure . . .»
„Beschreibe uns die Wegstrecke . . .“ / « Décris nous la route . . .»
„Kleinmeistertragik . . .“ / « Tragédie de maître de troisième ordre . . .»
„Erinnerung an etwas, das . . .“ / « Souvenir de quelque chose . . .»
„Geschrieben in Niedergeschlagenheit . . .“ / «Ecrit dans l’accablement . . .»
II.
„Zellenberg, jetzt“ I-II / «Zellenberg, maintenant»
„Zielloses Gedicht“ / «Poème sans but»
„Deutschland Traumland“ / «Allemagne pays des rêves»
„Ich war ein Dichter, schon schon . . .“ / »J’étais un poète, certes . . .»
„Der Mord ist ein Rahmen . . .“ / »Le meurtre est un cadre . . .»
„Die Hoffnung, dieser Sprung . . .“ / «L’espoir, cette fêlure . . .»
„Auf den Stufen die Blätter . . .“ / « Sur les marches les feuilles . . .»
„Die Verbitterung der schmalen . . .“ / « L’amertume des femmes frêles . . .»
„Dein schwarzer grauer farbloser Schatten . . .“ / « Ton ombre noire, grise . . .» „Ikarus Tantalus“ / « Icare Tantale»
III.
„Gott wollte es so . . .“ / « Dieu l’a voulu ainsi . . .»
„Die Punkte sind Vögel, schwarze . . .“ / « Les points sont des oiseaux . . .»
„Du sagst, häufig sei bei mir . . .“ / « Tu dis que j’utilise . . .»
„Alles verloren, was . . .“ / « Perdu tout ce que . . .»
„Wer etwas weiß (weniges nur . . .“ / «Qui sait quelque chose . . .»
„Notturno“ / «Nocturne»
„Gottes Grab, das wir nicht . . .“ / «La tombe de Dieu . . .»
„Fast alle dir Unbekannte . . .“ / «Presque tous des inconnus . . .»
„Das Glück, noch bleiben . . .“ / «Le bonheur de pouvoir rester . . .»
„Wo Gott begraben liegt . . .“ / «Personne ne sait où Dieu . . .»
IV.
„Nachmittagsschatten . . .“ / «Ombres de l’après-midi . . .»
„Hinter den Geräuschen . . .“ / «Derrière les bruits des chambres . . .»
„Unbeweglich als unbeweglicher . . .“ / «Plus immobiles qu’immobiles . . .»
„Man lebt nur einmal . . .“ / «On ne vit qu’une fois . . .»
„Wir sind geboren, als kein Krieg . . .“ / «Nous sommes nés quand . . .»
„Für T.“ / « Pour T. »
„Nach der Liebe ein Überlebender . . .“ / « Après l’amour . . .»
„Was willst du finden, hinter . . .“ / « Que veux tu trouver, derrière . . .»
V.
„Ich mag keine Gedichte lesen . . .“ / «Je n’aime pas lire de poèmes . . .»
„Gegen den Schlaf inszeniert . . .“ / «Mis en scène contre le sommeil . . .»
„Ein einfaches Rätsel bin ich . . .“ / «Je suis une simple devinette . . .»
„Vor einem grauen Himmel . . .“ / « Avant un ciel gris . . .»
„Die laue Tektonik . . .“ / «La tectonique tiède . . .»
„Worms, jüdischer Friedhof“ / «Worms, cimetière juif»
„Finales Fiasko“ / «Fiasco final»
„In Zeiten des Krieges, beizeiten“ / «Par temps de guerre, à temps . . .»
VI.
„An den Stegen, die brüchig schienen . . .“ / «Près des passerelles . . .»
„Kein Anspruch auf Größenmaße . . .“ / «Pas de droit aux dimensions . . .»
„Wenn ich in Deutschland wäre . . .“ / « Si j’étais en Allemagne . . .»
„Das Wasser, das nichts versteht . . .“ / «L’eau qui ne comprend rien . . .»
„ ,hat gelebt’ (wie auch immer . . .“ / « ,a vécu’, n’importe . . .»
„In diesen großen Zeiten“ / « Par ces temps grandioses . . .»
„Auf den Grabsteinen sind . . .“ / «Sur les pierres tombales les noms . . .»
„Kein Ausgang“ / «Pas de sortie»
„Entfernter noch als die Tränen . . .“ / «Plus distant que les larmes . . .»
„Lokal am Markt“ / «Bar sur la Place de Marché»
„Gottes Grab in Steele . . .“ / «Pas un mètre de large la tombe . . .»
VII.
„Die Scherze der Kegelfreunde . . .“ / «Les blagues des joueurs . . .»
„Wie zufrieden mein Vater war . . .“ / «Si content mon père . . .»
„Das Gelächter von zwei Frauen . . .“ / «Le rire de deux femmes . . .»
„So reich an allem – ein Leben . . .“ / «Si riche en tout – avoir eu . . .»
„Niemandsmann, was sich . . .“ / «Homme de personne ce qui . . .»
„Wo Land war“ / «Où il y avait la terre»
„Für die Ninjas, für wen denn . . .“ / «Pour les ninjas qui d’autre . . .»
„Die Suche der Spaten . . .“ / «La recherche des bêches, leur bref repos . . .»
„Nach Eisenach“ / «Vers Eisenach»
VIII.
„In Beantwortung einzelner Anfragen“ / «En réponse a diverses demandes»
„Vergiß es“ / «Oublie le»
„Die roten Lichtpunkte der Masten . . .“ / «Les points lumineux rouges . . .»
„Auf die Suche gebracht . . .“ / «Envoyé à la recherche . . .»
„Hellpunkte, wurmgelbe . . .“ / «Points clairs, points jaune ver . . .»
„Als ich auswich vor der Kälte . . .“ / «Quand j’ai évité le froid . . .»
„Wie sagst du, wird jemand . . .“ / «Comment, dis-tu, quelqu’un . . .»
„Du wußtest doch, sagte ich, was . . .“ / «Tu savais pourtant, ai-je dit . . .»
„Claudius, als er vielleicht sogar . . .“ / «Claude embrassant du regard . . .»
„Jeder faßte mit an, wenn es noch . . .“ / «Tout le monde aurait donné . . .»
„Sieben acht oder neun oder zehn . . .“ / «Sept huit ou neuf ou dix . . .»
„Einigen war es genug . . .“ / «Pour certains c’était assez . . .»
„Weinbaum, der immer zu uns . . .“ / «Weinbaum qui venait toujours . . .»
„Zellenberg, Rückkehr“ / «Zellenberg, le retour»
„Was der Fall ist“ / «Ce qui est le cas»
I. La Femme
Elle dit que c’était un homme,
un dieu peut-être, les dieux étant parfois des hommes.
D’où venu ici? Qui sait, est-ce important,
puisque cela n’explique pas pourquoi,
pourquoi chez elle, sans dire combien de temps
il peut rester encore, un homme
comme d’autres, que n’entoure plus
qu’un souffle léger, odeur de santal
et de vin éventé, sans plus aucune
couleur cette clarté, la présomption
de la lumière qui enlace et laisse sans appui
et pénétra comme un éclair dans un fleuve
longtemps immobile qui jaillit, se jette en cataractes
et plonge sous tous les hommes, que maintenant
aucun regard ne la blesse, ne déchire son sommeil
où reste encore l’étreinte, le mélange
le cygne la colombe baisers de feu
et puis le sommeil, elle dit qu’alors il se leva
frôla sa peau, du bout des doigts ses cheveux
et partit comme il était venu, noir dans la pierre
* * *
Le dieu que je rencontrai là était fatigué, épuisé à mort
j’aurais dit, s’il ne s’était pas discrètement
disputé avec moi, « la mort,
c’est comme le boulot, il faut être en forme,
tenace comme des baskets, il faut serrer
les dents, donner des coups,
en plein dans la bouillie, avec le sang
qui gicle et les os dont les éclats
t’auraient stimulée . . . mais je suis las,
las et je m’ensable, plus qu’une plage
où tout doucement coulaient les barques,
s’enfonçaient déjà presque imperceptiblement,
trouvant un appui dans la boue qui les effrite
comme des graines, main après main… »
* * *
Au nord extrême de la Tatarie
dans la vallée au bord de la steppe
je reposai, voyage tranquille
route presque
oubliée jusqu’ici
et sans histoires
ce retour à la fin
doucement étendu
contre les trois femmes
à peine frôlée la peau
tour rouge qui s’enfle
collines rouges qui s’enflent
devant nous celle qui est déjà devenue
celle qui portait en elle
ce qui deviendra encore
et celle
qui s’acquitte de la dette
pour ce qui est à peine
visage de la lune
sur l’eau
sur le reflet
de mon visage
visage lunaire de femme
sur le mien
et sous le mien
les deux visages de femmes
leurs lèvres partageaient
le fruit
l’absorbaient
même si ce n’était rien
et ne menait à rien
et moi
penché sur elles
les allaitant
soumis à elles
je pris tout
leur donnai tout
une seule fois tout
le sperme, le sang.
* * *
Les chaises, esquisse rapide, carrés
en haut, l’ouverture en bas, les pieds
comme enguirlandés de branches
qu’ont-ils à se plaindre, les professeurs
comme s’ils n’avaient rien à faire
qu’ils soient comme inexistants, comme rien
qu’ils fêtent leur inutilité, Ionesco
était assis dans la grande cuisine, sur le plancher losanges
blancs et noirs, faïence de Delft sur les murs mais cassée
il buvait du pastis et dit quelque chose comme „Pardon?“
le poète dont on ignorait encore tout alors
dont plus tard quelques-uns ne lurent que le nom
et la liste des titres, bien des « à paraître », « projet », « inédit »
le poète l’avait cherché dans l’annuaire de Paris
« Ionesco, Eugène », puis l’adresse complète
sauf que c’était
un plombier qui ne voulait pas faire la connaissance
du poète inconnu ni ne connaissait le poète célèbre
ni ne se sentait parent des occupants
du Parnasse, « c’t un nom putôt fréquent »
fut tout ce qu’il sut émettre, se sentant innocent
et importuné par une de ces courtes soirées
où il s’agit de boire vite
et de rester au chaud
valable la parole imprimée
jusqu’au moment où après coup
vient couler quelque fleuve
* * *
Journées fendues, en pure
perte même le dernier lambeau
d’un rêve express, les plus petites unités
sont les intervalles entre
les différents zéros, trop demandé
options zéro à découvert, poids pénibles
et excès d’abcès, personne n’est là
au retour, celui qui est né encore une fois
ne se lève même plus, se réveille trop tard
pour la colombe blanche qui a perdu sa f-f-feuille
et ne sait pas qu’elle a toujours servi
à préparer les vieilles apocalypses.
* * *
Décris-nous la route
sous l’armée des étoiles, ramasse et trie
les paroles, même si jamais
tu ne veux devenir un être humain
en est-il vraiment ainsi
à peine croyable combien
occupé à descendre
tu as perdu les vieilles traces
incapable de t’approcher encore
des images de la mémoire
même pas avec des suppliques
refusé
il n’y a que les chiens sauvages
qui connaissent cela, ce découpage
en sons à deux dimensions
* * *
Tragédie de maître de troisième ordre, non relié
au courant de feu terrestre des cycles
des donneurs de réplique, né
dans une époque aride, des journées entières
des mois sans un seul mot qui compte
sans pensée mémorable, paroles
et cascades de phrases, chaînes lumineuses
de toc ersatz et de culs de chiens
pourquoi
n’y aurait-il pas le vide, avec tous ceux
qui remplissent leur vie de gestes culinaires
et de parodies génitales
de courriers de lèpre et de bavardage parallèle
et tu veux toi
être meilleur plus vaste plus profond
proche de la terre, soulevant le ciel, ivre de flammes
et il te faut
retourner scruter entasser pierre sur pierre
bref éclair de strass
sous la plate mer nocturne
* * *
Souvenir de quelque chose que je voulus noter
mais ne notai point
faute de papier
ou pour gagner du temps –
rien de précis
c’est-à-dire
rien de tangible
c’est-à-dire
rien
* * *
Ecrit
dans l’accablement, les Collines Eulériennes
ou les immeubles (une fois un signe
d’essor voulu et de libération du peuple
et de délabrement social) dans le dos,
venant de l‘Ile Marguerite, boiteux, courbé
quel poids de quintaux la haine
envers la bande des révoltés
qui pour un changement banal et manigancé
déchirèrent la fête grandiose
la charmante incapacité de vaincre
lors de l’assaut
des dames de Belgrade, tant de rage
comme équipement de base
et solvant, tant
de bonheur de la destruction
II. Zellenberg, maintenant
I.
La ville, qui n’en est pas une,
qui se dissout, quand on s’approche,
en furoncles de fumée,
rien que
des présomptions, tu viens
du côté du fleuve
avec Elena, pas cette
bonne d’enfants,
presque sans poitrine encore, Elena
plutôt la variété grecque
au rire sombre,
eh bien
le fleuve est médiocre,
plutôt face arrière
et canal marginal, mais
une pulsation, tout de même, l’anime,
un courant juteux
d’inimitié heureuse,
travaux quotidiens
de terrassement, tous les deux ans
une guerre définitive, les victimes percées
de balles, dans les mansardes, pliant
devant la musique des baïonnettes, ici les Romains
là
sur l’autre rive
la garde aux gourdins d’Albéric
invitant aux visites,
venez
qu’on vous assomme,
ne venez pas
on vous assomme,
ici les Germains du marais
là les punaises celtes, les brigands,
ça fait un moment
qu’on n’a pas eu une si bonne guerre,
ça fait un moment
qu’on a tout fait et tout donné
pour empêcher la paix de couver.
II.
Noire, cette chaleur
qui vient du dehors
émise pour rien
supprimée sans le pardon
des enfants, qui voudraient être leurs pères
dans un cimetière français
sous les aigles qui scellent la paix
avec une fuite aux enfers
Poème sans but
Mariage
le mariage des artistes
(le gâteau au citron de Sylvia
qui ne levait jamais),
les guerres
les catastrophes
(l’inondation à Brixen,
le seul événement
en un siècle ou deux)
les réceptions
et les femmes
(la femme blessée,
Diane)
les prisonniers
les services secrets
Mozart
et divers
peintres tondus
enfants volés
Parkinson
Perceval
ceux qui jouent avec la mort
la mort avec ceux qui jouent
les camps
de Chrétiens endormis
la terreur
les terroristes
les visages
les gestes
Satan a voulu le monde
tel qu’il est, immonde
ici l’argent abonde
celui qu’on mord, il gronde
ceux qu’on déchire se fondent
sans qu’on les pousse, au champ
de l’honneur si grand
à moins qu’il ne fût
cet hurluberlu
dès l’abord
mort
Allemagne pays des rêves
J’ai fait un rêve
ou faut-il dire
I had a dream
ou
a dream had me.
Nous parlions
de cette zone mitoyenne
entre crépuscule et rupture,
de ce qu’elle était
et de ce qu’elle est, et tous
tous sauf moi
étaient d’accord
c’est bien
que ce pays soit devenu si petit
(et s’il se veut plus petit encore
ou anéanti, tant pis)
et au fond il était presque toujours
comme il est maintenant, on ne sait plus
qu’il était un peu différent
on ne veut pas le savoir, à quoi bon
on ne connaît plus aucun des lieux anciens
dans toutes les directions
comme s’ils n’avaient jamais été là
surtout pas à l’est, et ils riaient tous
mais moi
je n’ai pas ri.
J’ai essayé
de changer ça, j’étais
trop en bas, peut-être que je n’étais pas
assez bon, pas parfait non plus, que ce n’était pas
tout simplement le bon moment, le pêcheur d’hommes
à ma place n’en aurait rien tiré non plus
rien que des rêves humides.
Mais là
où je reste sur la plage
et crie contre les vagues
et voulais résister à la dérive
là, précisément, la terre s’écroule
morceau par morceau, tandis que s’élève
le rire joyeux
la gaieté prête à craquer.
Morceau par morceau
un mètre après l’autre
jusqu’au moment, peu avant la fin
où il ne restera plus assez de terre
pour enterrer les propres morts
et plus personne
pour les pleurer et ramasser les feuilles de magnolia
même ceux qui se riaient d’eux-mêmes
n’ont plus de quoi rire.
* * *
J’étais un poète, certes
et en Allemagne par-dessus le marché, à quoi
cela m’a-t-il servi? Ceux qui ont échoué
leur propre échec les tourmente, pas celui des autres
beaucoup de sagesse et de maîtrise
à retourner la paille de l’imitation
et les oeuvres complètes oubliées quelques jours après
matériel humain, restes humains
au service de la propagande des manchettes, engrais
des os de soldats, des os de victimes, les épisodes
réduits en fantômes, les fantômes
réduits en nuances nasales, pourquoi
la solution biologique met-elle si longtemps
à sortir des bassins inférieurs, rongés
les passés des archives, ma grand-mère
et ma tante enfouirent le pistolet
peu avant la fin, ne le trouvèrent plus
ne purent indiquer
l’endroit approximatif, il ne faut pas
partout trente ans
pour traiter de nouveau
les traces effacées
et le courage consiste
à être arrivé au bord
et abandonner, à ne plus connaître
le procès-verbal
* * *
Le meurtre
est un cadre, quand
le suicide survient-il, plutôt par hasard
plusieurs vies
au milieu de la place
et l’envie
devant les feuilles blanches, le tourment
quand elles sont restées blanches, à Singapour
la cantine des Habsbourg, une pièce
faite de scènes à la roulette, les silhouettes
des parents sur les chaises, on a épousé
une auberge, les rôles
sont clairs quand tu t’enfuis
de toi, avec la fuite
encore devant toi, en tout cas
un filet devant la scène, un filet
impénétrable, je ne peux répondre
à la question centrale, les couleurs
seules
je ne saurais les trouver
sans le tissu flamboyant
* * *
L’espoir, cette fêlure dans la treizième tasse
dont personne ne sait
si la fée l’emporta
avant qu’on ne la mette
à sa place, écartant ainsi discrètement
la cause des guerres
futures, si elle apporta
son propre couvert et s’en servit
et sortit à temps
avec des vœux de bonheur pour tout le monde
avant qu’un enfant malencontreusement
ne déclenchât la catastrophe
et pourtant
la mort vint dans le monde
les malédictions s’exprimèrent
comme d’elles-mêmes
les croix foisonnèrent
au lieu d’exécution
et la fêlure filiforme
sous la peau de verre
ne descendit pas
jusqu’au départ
* * *
Sur les marches les feuilles
tombées
dans le poème
s’effacent moins, „combien
se sont effacées“, le nombre
des feuilles disparues
la musique
qui lentement
se fige.
* * *
____________________________________________
Né à Mülheim sur Ruhr. Auteur d’ouvrages en prose et de poésie, essais, livres pour enfants et pièces de théâtre (20 livres).
1991 : Bourse du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
1994 : Prix de la ville de Wolfen.
2000, 2004 et 2005: Bourse du Land de Rhénanie-Palatinat
Publications
(Tri sélectif)
Prose:
«Der unverminderte Schrecken» (Un effroi sans fin), Francfort /Main 1991; «Der Abschiednehmer» (Le preneur d’adieu), Fribourg 2002 ; «Begrüßung eines Endes» (Le salut pour la fin), Fribourg 2003.
Poèmes:
ZELLENBERG
Le livre lyrique «Zellenberg» («Montagne à cellules») fut traduit en français par R. Fischer, un traducteur très connu. Il fut publié grâce à une donation du ministère de la Culture de la Rhénanie-Palatinat et contient deux cents pages du texte allemand et de la traduction française.
«Zellenberg», Neue Gedichte I-VIII / Poèmes inédits I-VIII Alhambra Publishing, Bertem/Belge 2005 (200 pages, ISBN belge 2-87448-004-5, prix 12,95 Euro (Alhambra Publishing, Bosstraat 139, B-3060 Bertem, Belge).
En allemand : «Eine Betrügerin macht ihr Glück» (La tricheuse qui a fait fortune) Munich 1997; «Städte und Flüsse. Gedichte 1962-2000» (Villes et fleuves. Poèmes 1962-2000) Cologne 2001. «Gabelbilder. Neue und rumänische Gedichte» (Images fourchus. Poèmes nouveaux et roumains) Cologne 2010.
Nouvelles:
«Die Geschichte der drei spanischen Kavaliere» (L’histoire des trois Cavaliers Espagnols) (avec 21 illustrations de K. Windhab), Cologne 1999; livre audiophone (lu par l’auteur) Cologne 2001; traduction roumaine Cluj/Roumanie 2001.
«Das Haus auf der anderen Seite» (La maison à l’autre rivière), Baerenklau (Brandebourg) 2008, illustré par Marina Volkova.
«GWALT. Rußland-Erzählungen, Rumänien-Erzählungen» (GWALT. Récits de la Russe et de la Roumanie), Cologne 2010.
Roman:
«Der Gast des Gouverneurs in der Wand des Kraters» (L’hôte du gouverneur sur la paroi du volcan) Weissach i. T. 2001.
Compact discs:
«VEN = Venedig: Photographien und Texte» («VEN = Vénice: photographies et textes») Un compact-disc avec plus que 50 photographies en couleurs, des poèmes et des récits sur Vénice. (Editeur: Kidemus Verlag Köln/Cologne, 2001.)