Paula Romanescu
(Roumanie)
Je sais
«Nu credeam sǎ-nvǎţ a muri vreodatǎ ».
(Mihai Eminescu)
Croire qu’un bon mauvais jour
J’apprendrai à mourir, toujours
Est-il que l’on aime faire le sourd
Et prendre la chaude larme pour un reflet d’azur.
Encore fait-on semblant de ne pas comprendre
L’éternel vol vers la cage liberté
Avec, au lieu des ailes, la pensée,
Y regarder les étoiles de plus près
(Mais à quoi bon,
Puisque la nôtre
Elle nous connaît,
On la connaît
Et, du grand large de l’univers
Elle en trouvera d’elle-même la voie
Vers nous sur terre…)
Oui, Il a dit «Je n’ai pas cru… »
Mais nous, on le prenait
Pour une fausse vérité
Que les poètes aiment répéter
Tout le temps en nous laissant
La liberté de faire autant…
Moi, je le dis sans trop le croire.
Serait-elle loin la douane ?
Tu la franchis facilement.
Moi, feuille tremblante, pour m’envoler
J’attends la neige pour qu’elle m’apprenne
Comment tomber
Même si maintenant je le sais bien…
Nos jeunes gens à New York étudient
La chasse à l’argent, à courre (pas à la bombe !)
Puis ils rêvent d’une assiette de ciorba*
À la livèche de leur très cher pays…
Si on leur parle boulot, ils rient: – Ça tombe
Bien de temps en temps, mais c’est de mal en pis…
Et, sans trop s’expliquer, humblement ils sourient
– Que voulez-vous, la chance ne courtise pas tout le monde…
Maintenant leur train de vie est loin du nôtre,
Les nuages de chez eux – du sky ; la voûte ronde
De notre Voronetz, ils la donneraient aux autres…
Le foyer du pays de cocagne est immonde,
Tout leur espoir – apprendre le langage des loups
Car la langue des ancêtres ils ne la connaissent plus.
* Ciorba = potage de légumes
Le quinze juin 1889
Ô, le jour noir où le poète passa
La frontière de chez nous vers nulle part
En nous laissant le tilleul fleurissant
Et l’astre de la nuit allumé sur la voie
Des étoiles filantes qui coulent éternellement
Au rythme des moutons sur les prés des cieux…
Et la Fleur Bleue semblable au souvenir heureux…
Et le buccin qui sonne à l’heure du soir tombant…
Ô, passèrent les années en emportant toujours
Avec elles nos histoires qu’on ne revivera plus…
Notre présent avive des étincelles d’amour
Des souvenirs du passé – doux Paradis perdu…
Il nous reste l’étoile qui se lève et encore
La chance d’ignorer la dernière maudite heure…
Le Premier Décembre à Alba
Les Roumains de partout se rassemblent
Car l’histoire les a trop dissipés
Aux quatre vents pour mieux réapprendre
À faire d’eux-mêmes l’histoire qui ressemble
À leur patrie promise toujours rêvée :
Même verbe,
Même chant,
Mêmes pleurs,
Mêmes rires
Même feu sacré :
Aimer !
Aimer la langue de leurs ancêtres,
Le son du cor dans la forêt
Quand entre «être et ne pas être»
S’étend le no man’s land des lettres
De la perdue fraternité
Où tous les grands malentendus –
Fruits de la raison des fous,
Inventent de nouvelles frontières
Entre les frères.
De partout les Roumains se rassemblent
Sous le ciel de chez nous car les chemins
Mènent vers ces tant promis lendemains
Qui doivent chanter pour nous aussi
Dans cette vie trop éphémère
Au goût étrange de miel amer.
Histoire d’amour moderne
– Ô, le beau type que j’ai connu
Il y a …
– … Deux jours, ma chère…
– Mais non, c’était avant-hier…:
Avec ses yeux de feu…
– … Éteint !
– Il avait l’air …
– De faire le veau
Et toi, ma biche, tu l’ trouvais beau…
– … D’un prince du pays de chagrin…
– T’avait-il fait peur, le crétin ?
– J’avais soif d’un amour sacré…
– Ouais, laisse tomber ! Fini le vin.
Vas vite en prendre à la russe
Apporte aussi un peu d’herbe douce
Et une grande louche de caviar.
Car…
– C’est de ta faute ne l’oublie pas…
– Quand tu entras dans ma villa
Ton vif regard bâtit le phare
De la Mer Noire…
– Mais tout l’amour que j’ai pour toi,
Mon p’tit chéri…
– Ouais, j’ai compris,
Cette fourrure-là, ouais, tu l’auras …
– T’es le meilleur, t’es le plus grand…
– Non, l’anneau d’or pas maintenant !
Si je n’étais que…
Si je n’étais que triste figure
et ombre grise
qui brise
toute gaîté,
si à jamais mon rire cessait
son éclat
à l’appel de ta voix
de silence et d’absence,
Comment pourrais-tu, mon amour,
me reconnaître dans mille ans,
quand je serai éparpillée
dans l’herbe des prés
et dans le chant
des oiseaux bleus
de tous les cieux –
ombre sonore
du bonheur qui
eut pour abri
ton cœur ?
Toi, tu devins ma nuit sereine.
Faut-il encore
que je devienne
Étoile du Nord ?
Étoile filante
À la mémoire de S.
Jour de novembre.
Le vent joue
Des branches un requiem
Et ton regard s’attarde
À l’orée d’un chagrin.
Tombe la neige.
Le vent écoute
Le blanc silence qui crie.
Sous le ciel neutre
La déroute
D’une âme qui s’enfuit.
Nuit de novembre.
Déchirante.
La faux du temps est là.
Sous la voûte une étoile filante
Illumine ta voie.
Le 29 nov. 2000
Mon frère semblable
Mon frère, je te connais déjà,
ta voix, je la connais aussi,
ton âme ressemble à la mienne –
un puits d’amour, un seau de peine ,
fini qui rêve d’infini
comme si la mort n’existait pas.
Je ne sais plus vraiment : ta peau
Serait-elle blanche, noire ou jaune ?
Je n’en retiens que la chaleur
Et la lumière de tes yeux
Tellement troublante pour mon cœur
Et ton sourire d’enfant heureux.
Je sais que sur terre, quelque part
Il y a la guerre. Mon frère semblable
Donne-moi de tes nouvelles, le vent
Pourrait bien me les apporter
Mais surtout ne fais pas semblant
De n’en rien savoir… Là-bas
J’entends comme un écho minable –
L’éclat de cendres de ta voix…
Jour de neige
À Anina Vasile
Il neige sur terre.
Le blanc, combien étrange !
Pourtant parmi les gens
Je ne vois plus des anges.
Je souris simplement et, soudain
Mon âme s’enivre de saveur du pain.
Je chante et sur une branche un moineau
Se met à gazouiller : Le monde est beau.
Me voilà responsable de son chant
Sinon comment
Le monde savait-il combien beau
Le vit un petit oiseau couleur de sable
Qui me ressemble
Du moins par le chagrin
Qui me hante de ses eaux
Aux larges vagues murmurantes…
Tiens ! Le ciel me neige
De blanches étoiles filantes !
Je crie ton nom
Puisque le monde est, me dit-on,
Aveugle, sourd, et sans souci,
Je crie ton nom.
Puisque l’écho d’une chanson
D’automne déchire mon âme ravie,
Je crie ton nom.
Puisque je n’ai plus l’illusion
D’atteindre un jour le Paradis
(D’ailleurs ce n’est plus de bon ton
De l’espérer dans cette vie…),
Je crie ton nom.
Et puisque avec ou sans raison
Je tais ton nom, mon bel amour,
Tout le chagrin
Crie le mien.
Combien de millénaires ?
Combien de millénaires
La terre
Dont l’homme fut créé
Avait-elle mis pour faire
De tes yeux la lumière,
Du sourire – la tendresse,
De ta peau – la chaleur
Puis la forme de ton cœur –
Fontaine d’infini
Où je creuse pour mon âme un abri ?
Combien de millénaires
Me faudrait-il pour que
Je devienne lumière
Sous le ciel dont tes yeux
Empruntèrent leur clarté
Pour me la rendre toute
À l’heure de la déroute
Quand le moulin du temps
Nous caresse sans tendresse
En prenant nos sourires
Pour des rides de vieillesse
Et nos larmes pour des sources
Qui coulent vers la Grande Ourse ?…
Combien de millénaires
Me faudrait-il pour que
Je redevienne lumière
Dans tes yeux
Et que toute triomphante
Je réinvente
Sourire – sérénité,
Tendresse – chaleur,
Pour les faire chanter
Dans le vide de ton cœur ?
Écho verlainien
…Et je m’en vais
au vent mauvais
comme tu le fis aussi, Verlaine,
pourtant
la nouvelle feuille en peine
qui est mon âme
crie son bonheur
dans tous les vents
quand sonne l’heure
et librement
elle s’envole
au large sans pleurs
de tous les temps.
Mais quel est ce
déluge de pluies
qui me poursuit
pareil à la
couleur sans voix
de la nuit ?
Trop tôt, trop tard
Nous, on s’est rencontré trop tard,
me disais-tu ;
J’en ai souri :
trop tôt – la mare de l’ennui,
trop tôt – la saison du brouillard,
trop tôt – le gris de tous les jours,
trop tôt – le temps du sans amour,
trop tôt – la perte de l’espoir.
Pourtant, sur ce court fil de vie,
nous pourrions faire à contretemps
le plus resplendissant trop tard.
PENSÉES
Quatrains
Avant que je vienne sur terre, le monde
Ne se rendait pas compte de mon absence…
La terre deviendra-t-elle un peu moins ronde
Lorsque je quitterai cette existence ?
*
J’ai visité un temple en ruine:
Lui – ombre du passé, moi – clair des jours
Insouciante sous le ciel, faisant mine
D’ignorer que sous l’herbe la source coule…
*
Sème et cueille de l’amour autour de toi,
Habille-toi d’un sourire, réjouis-toi d’exister,
Ce qu’il faut advenir un jour adviendra,
N’abrite pas dans ton âme la meute des regrets.
*
À la mort de la feuille l’automne ne pleure pas.
Les branches se déchirent dans le vent et puis
Le feuillage s’envole vers une rive sans éclat
Où tout n’est qu’ombre déguisée en nuit.
*
Quand la lune argentée caresse l’onde claire
Et de fragrance s’en enivre l’été,
L’éternité sourit à l’éphémère
Et les dieux ont mare d’éternité.
*
Lorsque mon âme va quitter à jamais
Ce corps qui lui servit longtemps d’abri,
Une pierre qui de carats n’en connaît rien,
Pourrait-elle dire l’histoire de ma vie ?
*
Pour le hibou, le soleil c’est la nuit,
Royaume c’est le ciel pour le vautour
Mais pour le sage la lumière du jour
Et la nuit noire c’est du même acabit.
*
Lorsque la vérité est toute nue,
Elle ne présente la moindre importance.
Voir chez l’autruche la tactique saugrenue
D’enfuir dans le sable sa tête pleine d’ignorance.
*
Le grand bonheur – la petite mauvaise affaire –
N’est pas à la portée de l’être humain,
Il nous arrive (peut-être) sous les couleurs d’hier
Sans pourtant nous faire voir… les chants de lendemain.
*
La raison des humains cherche depuis toujours
Le sens du grand néant et celui de l’être
Comme d’un coup de rasoir on dessine le contour
De ces deux inconnus qui un jour peut-être…
*
Quand la nuit pointe son nez et que les ombres
Se changent en lumières couleur de sang,
La ligne entre être et ne pas être
C’est un bord où l’on tait la même langue.
*
Sous un tapis de feuilles mortes, un brin
De petit roseau trouva son port d’attaches…
Tombent dans mon cœur des chaudes neiges blanches,
Avec d’étranges parfums d’amour serein…
*
Comment peut-il le corps de l’homme tenir
L’architecture de l’âme et son mystère ?
Qui jette sur le brasier du monde l’arbre lyre
Avec des fruits de chair au goût de miel ?
*
Être ou bien avoir – le grand dilemme
De l’homme qui voudrait laisser sur terre
Trace de lumière dans ce monde de misère,
Gravée sur des richesses qu’on ignore bien…
*
Victoires, défaites, il y en a tant sur terre !
Qu’elles seraient les miennes ? Qui me les a choisies ?
Celle que je fus ne me ressemble guère.
Serais-je une eau à la quête d’un puits ?
*
De tout ce qui m’appartient sur terre
Je me demande que va-t-il me rester.
Peut-être ce qui reste de la bruyère
Mise sur le feu avant de bourgeonner…
*
Il te faut beaucoup plus pour passer
En vrai sage, que rides et cheveux blancs :
Les actes de tous les jours t’inscrivent dans le temps
Tantôt bon grain des champs, tantôt mauvaise ivraie.
*
Se tromper c’est le propre de l’homme.
Persister en erreur c’est de la pure folie ;
On ne casse pas la branche pour en cueillir la pomme
Et ensuite se plaindre de cette chienne de vie.
*
Souvent par l’insouciance on nuit au bien.
Le regret – inutile esprit de l’escalier :
On ne peut pas couper par l’ombre l’onde claire
Comme on ne caresse pas le cœur avec l’épée ?
*
Il n’y a que les bêtes, les simples et les petits
Qui donnent leur amour sans le moindre intérêt ;
L’instinct le leur apprend de sa loi inouïe
Et ils lui obéissent avec fidélité.
*
N’insultez pas une femme qui tombe, disait Hugo,
Et il savait bien ce que cela veut dire.
Sait-on jamais pourquoi se jette-t-elle dans les eaux
Troubles du manque d’amour dans une nuit de délire ?
*
Atteindre l’infini ce n’est pas la mer à boire.
On n’en a pas besoin de hautes études ;
Il vaut mieux franchir le mur de solitude
Et apprendre à marcher sur l’eau du désespoir.
*
Entre ciel et terre – rien. Sinon peut-être
Le chant de rossignol en ce printemps nouveau…
Le Sylphe – cette ombre claire qui rode à ma fenêtre –
Voudrait-il m’emmener dans le royaume des cieux ?!
*
Si mal placé le néant pour les hommes !
Ils en viennent, ils y rentrent ensuite…
On dirait qu’ ça fait deux, mais en somme
La vie n’est que le court refrain d’un trop long rite…
*
Pour arriver jusqu’au bout de le terre,
Il y a mille voies mais la seule qui
Mène tout droit au plein cœur du mystère
Est celle qui nous conduit chez Lui.
*
Juste au plein cœur du Verbe, la Vérité
Dès l’aube du monde s’y réfugia,
Il y eut ensuite une pomme et son sacrée
Histoire, un Paradis que l’on nous refusa…
*
La femme, la vérité, auraient bien tort
De se montrer toutes nues devant nos yeux.
Un habit d’ombre leur va beaucoup mieux ;
La flamme attire toujours les papillons…
*
Les perles à son cou blanchissent la nuit
Mais moi, je ne veux guère de leur éclat.
Si je pouvais, de la chair de coquille
J’en enlèverais le sable d’autrefois…
*
Victoires, défaites tour à tour répétées,
Humiliations, fierté, où en êtes-vous ?
Entre hier encore et plus jamais,
Combien lourd le pas qui n’avance plus !
*
Le chemin de ma vie, Dieu, Vous le savez bien
Mais moi, sous Vos larges cieux, comment choisir
Ma route la meilleure pour tous les lendemains
Qui chantent et qui taisent bien mon avenir ?
*
Si j’avais toute la terre à mes pieds,
À quoi bon cette victoire où la vaincue
N’était que moi – Ubu Reine absolue
Que souverainement tout le monde haïrait ?
*
Le cœur rempli de haine, comment chanter la vie ?
Peut-on rire aux éclats les dents serrées, les yeux
Rivés farouchement à l’infini des cieux,
Prisonnier d’enfer rêvant de Paradis ?
*
« La vengeance la plus cruelle c’est d’aimer son ennemi ».
Je le sais, on l’a trop dit,
Mais j’aimerais pour toute conquête
Que mon ennemi s’apprête
À se venger de moi lui aussi…
*
Tout est inscrit dans le Livre, c’est vrai !
Tout est réglé dès le commencement
Mais puisqu’en ce temps-là je n’y étais pas,
Pourrais-je vous dire maintenant mon petit chant ?
*
Tu te crois grand ? Prends garde, la terre est ronde
Et la roue du destin tourne sans cesse…
Tu te crois petit ? Toute grandeur du monde
Ne vaut rien sous un sourire qui blesse.
*
Pitié, Seigneur ! J’ai tant souffert sur terre
Mais la haine je l’ai bien ignorée
En cherchant à savoir, du verbe aimer
Comment pourrais-je en faire un solitaire…
*
Toute chose sur terre a bien son temps :
Trop tard, trop tôt – variations
Sur le même thème : regrets, pleurs, vent…
Peut-on refaire des cendres le chant du rossignol ?
*
Le monde ne t’aime pas ? Et tu t’en plains ?
Regarde-moi, ne fais pas le blessé,
Ton cœur n’est pas une coupe de mauvais vin !
Le monde, comme je l’aimerais si tu m’aimais !
*
Le mal, le bien – mes ennemis les meilleurs :
Servir l’un c’est ravir de mon cœur
Le charme de l’autre mais les vivre à la fois
C’est refaire de plein gré le chemin de la Croix.
*
Les enfants – couronne de fleurs sacrées
Sur le front plein de rides des parents
Et ceux-ci à leur tour ils devraient
Garder dans leur cœur des diamants…
*
Un bon conseil, accepte-le d’où qu’il vienne
Même si parfois peut-être te semble-t-il amer.
Le suivre ensuite, c’est une toute autre affaire :
À qui perd gagne… La vie est la tienne.
*
L’automne a pris un coup d’hiver.
Si la vie n’était pas amère,
Je chanterais le bon vin car
C’est bon de le faire à la Khayyâm.
À toi…
Aux réveils de soleil de notre été,
Aux cris de la mouette sous les cieux,
Aux vagues de la mer à la crinière bleue,
À l’insouciance que l’on appelle vacances
Et puis à toi, mon joli port d’attaches
Où mon âme jette son ancre grise sans plus
Rêver d’autre départ vers l’inconnu
Qui hante souvent le cœur des malheureux
Qui partent pour partir vers les cieux
En espérant y trouver du nouveau !
À toi mon île ouverte à tous les vents
Du monde des vagues aux éclats ondoyants !
À tous ceux qui refusent d’oublier
Qu’après la fin il y a un autre après !
Toi, tu me blesses…
Toi, tu me blesses de ton sourire tremblant,
Je te le rends par la fleur du regard.
Tu me caresses de la flamme de tes yeux,
Je te le rends de mes mains, sans dire mot.
Tu me souris. Comment peux-tu le faire ?
Je brise une larme brûlante sous la paupière…
L’amour nous fut soleil, Étoile du Nord…
Ô, mais la mort…
Et si l’amour avait raison ?…
L’amour, l’amour, l’amour ! Toujours l’amour !
Chacun le cherche dès le premier soupir.
Mais l’amour vient quand on ne l’attend plus
Et puis s’en va sans jamais avertir.
A-t-il raison de jouer à cache-cache
Avec notre âme ? De nous ouvrir les cieux
Lorsque la terre est trop petite pour nos yeux
Et, qu’il nous prend pour dernier port d’attaches ?
Ou bien encore
Aurait-il tort
De nous apprendre que la mort
Serait la toute dernière saison ?
…Et si l’amour avait raison ?
____________________________________________
BIO
Paula Romanescu
Née le 20 octobre 1942, Ţuţuleşti, Argeş, Roumanie
Membre de l’Union des Écrivains de Roumanie
Le Mérite Culturel en grade de Chevalier – Roumanie
Membre de l’Académie Centrale Européenne des Sciences, des Lettres et des Arts – Paris – Sorbonne – France
Etudes :
Université de Bucarest, Faculté des Langues Romaines et Classiques, 1967
- Livres parus :
- Editions TipoMOLDOVA, Iaşi,
- « Et si l’amour avait raison? »… (Poèmes), 2016
– « Întâmplarea ca o viaţă de om » (Essais contemporains), 2014
- – « Poeme » (col. Opera omnia), 2013;
- Editions BETTA, Bucarest:
– « Zăvor de iarbă / Verrou d’herbe » (I-II) 2012
- Editions Dorotea, Bucarest :
- « Ecoul Umbrelor / L’écho des ombres », 2011
- Editions SEMNE, Bucarest :
– « Dar noi, iubire, noi ? / Mais nous, mon âme, nous ? » 2007
- Editions SIGNATA, Timişoara :
– « Însorit regat / Empire ensoleillé », (bilingue roumain-français), 2004
- Editions ALCOR, Bucarest :
– « Pensées / Cugetări » (quatrains, bilingue roumain-français), 2001
– « Haïga » (bilingue roumain-français), 1998
– « Dialogue » (bilingue roumain-français), 1998 ; 2006
– « Chant à la francophonie » (10 chansons sur des poèmes de Blaga, Eminescu, P. Romanescu, CD (voix – Liana Lungu ; Musique L. Profeta), 1998
– « Sens / Sens »( poèmes) (bilingue roumain-français) 1997
- Editions HELICON, Timişoara :
– « Hypocrite poète, mon semblable, mon frère » (poèmes), 1995
– « N’insistez plus ! » (Poèmes), 1997
- Editions SEMCO, Dijon, France :
– « Avril de ma jeunesse en fleur » (Poèmes), 1993
Traductions du / en français :
- Editions Vinea, Zona Publisher :Vasile Burlui, « Concerto brandebourgeois», 2016
- Editions TIPOMOLDOVA, Iaşi:
- – « Trecea un cântec peste veacuri» (Antol. de poezie franceză), 2016
– Ion Minulescu, « Romances de douces amours amères» (sélection de poèmes) ; 2015
– Tudor Arghezi, « Pourquoi serais-je triste ? » (Sélection de poèmes), 2015
– J. Brel, « Sosesc ! », 2015
– Valeriu Câmpeanu, « Voyageur sur le chemin des retrouvailles », 2015
– « Poètes, vos papiers ! » (Anthologie de poésie roumaine des 25 dernières années (1989-2014) : 2014
– Anthol. de poésie roumaine « Poètes, vos papiers ! ». 2014
– Mihai Eminescu, Passe le temps, vienne le temps ! (125 poèmes), 2014
– Paul Verlaine, « Cântec de toamnă » (Poeme) , 2013
- Editions Ortoepia
– Ovidiu Vasilescu, Poèmes, Deva, 2014
- Editions RAVEX, Râmnicu Vâlcea :
– Emil Lungeanu « Singur în noapte / Seul dans la nuit », 2013
* Editions TAIDA, Iaşi,
– Paul-Mircea Iordache, « Ochiul Bufniţei / Les yeux du hibou » ;
– « Jocul umbrelor / Le jeu des ombres », 2013
- Editions BETTA, Bucarest:
– « Unde sunt cei care nu mai sunt ?/ Où sont-ils ceux qui n’existent plus ? » (Anthologie de poésie des prisons communistes), 2012
- Editions Cartea RomÂneascA, Bucarest :
– Ion Horea, « Versuri şi reversuri / Vers et revers », 2010
– V. Smărăndescu, « L’éternelle seconde », 1996
- Editions Dunarea de jos, Galaţi:
– George Lixandru, « Întunericul luminii / La nuit de la lumière», 2010
- Editions Arhiepiscopia ArgeŞului Şi Muscelului, Curtea de Argeş:
– Trilogie – « Mioritza, Maître Manoli, Hypérion », 2012
– « Meşterul Manole, Maître Manoli », 2009
* Editions ART XXI, Galaţi, Paul Sân-Petru, « Alchimia muzelor / L’alchimie des muses », 2009
Editions Mihai Eminescu, Bucarest, « Treimea cea de o rostire / La Trinité du même langage – Eminescu, Arghezi, Blaga »- 90 poèmes, 2008
– Al. G. Croitoru, « Poèmes d’amour », 2000 ; 2012
– Florin Vasiliu, « Les cendres bleues d’un vol », 1997
* Editions ANAMAROL, Bucarest :
– Horvath Dezideriu, « Spaţii şi câmpuri / Espaces et champs », 2008
- Editions MUZEUL LITERATURII ROMÂNE, Bucarest :
– George Bacovia, « Viori şi clavire / Violons et claviers », 2007
- Editions Viata MedicalĂ RomÂneascĂ, Bucarest :
– Manuela Horopciuc, «Umbra absenţei / L’ombre de l’absence», 2007
Editions ORION, Bucarest : – R. Cârneci, « Dorador » (Sonnets), 1997 ; 2006
* Ed. MAIASTRA, Tg. Jiu, Louise Labé, « Sonnets / Sonete », 2007
* Editions Continent XXI, Bucarest: – Ovidiu Predescu, À l’ombre de la pensée, 2006
* Ed. M.M. EUROPE, Hergé, Insula Neagră, 2006 ; Crabul cu cleşti de aur, 2007
* Editions Napoca Star, Cluj, Vasile Ponea, « Au fil des mots », 2005
* Editions ALCOR, Bucarest, Omar Khayyam, «Quatrains », (sélection illustrée), (bilingue roumain-français), 2014 ; 2005; 2002; 2000 ; 1997 ; – Spiridon Popescu, Eseu despre glorie / Essai sur la gloire, 1998
* Editions HAIKU, Bucarest, Dan Florică, « Poeme într-un vers / Poèmes d’un vers », 2004; 2002; 2000
* Ed. DOROTEA, Bucarest, Charles Maurras, « Amanţii din Veneţia », 2004
* Editions SPICON, Tg. Jiu – I. L. Caragiale, « Une Lettre perdue », 2002 ;
Lucian Blaga, « Si la mort n’existait pas », 2001 ; Poésie enchainée (anthol. de poèmes des prisonniers politiques roumains), 1999 ; Tudor Arghezi, Entre la prière et la malédiction, 1999 ; Mioritza (édition bibliophile), 1997
* Editions FUNDAŢIA CULTURALA ROMANA, (I.C.R.) Bucarest: « La Roumanie vue par les Français d’autrefois », 2001; 2012 (seconde édition)
* Ed. V. CARLOVA, Bucarest, M. Mureşan, « L’étoile de Murano », 2000
* Editions STEFULESCU, Tg.-Jiu : – Ion Popescu, « Poèmes », 1999 ;
Gelu Birău, « Poèmes », 1999
*Ed. CRATER, Bucarest. G.Apollinaire, « E corn de vânătoare amintirea / Le souvenir est cor de chasse », 1999 ;- J. M. Carré, « Viaţa lui Rimbaud », 1998
- Editions HELICON, Timişoara :
– Mihai Eminescu – « Retrouvailles », 1998, 1996
– Lucian Blaga – « 65 poèmes », 1995 ; 1998 ;(Version en thai par Montri Umavijani), 1998
– Paulina Popa, « Nimbe ame », (poèmes) 1997
– Ioan Ţepelea, « Quelque part en Normandie », 1997
– Ioan Iancu, « Chant du cygne », 1996
– Constanţa Marcu, « Fleurs et fontaines du silence », 1996
– Omar Khayyâm, « Rubaiate / Roubaïates » (bilingue roumain-français), 1996
– « Flori rare de poezie franceză » (anthologie, vol. I-II), 1996 ; 1993
– « Univers poetic francofon » (anthologie, vol. I-III), 1995
- Editions NICULESCU, Bucarest :
– George Beza, « Între două lumi » (Mémoires), 1994
Théâtre :
- Anca Visdei, « Donna Juana », mise en scène au Théâtre d’Etat de Oradea, 1995
- Françoise Dorin, « Până la capăt (Le tout pour tout) », pour Radio-Roumanie-Culturelle, 1996
Dans des anthologies, histoires littéraires, dictionnaires:
- Editions GRAI ŞI SUFLET – CULTURA NAŢIONALA, Bucarest :
– Lucian Blaga, « Poèmes choisis / Poeme alese » (édition bilingue), 1998
– Mihai Eminescu, « Poèmes choisis / Poeme alese » (édition bilingue), 1998
Editions ORION, Bucarest: « Poezia pădurii », 1999; Cinegetica », 2003
- Editions Litera • David, Chişinău : – « Peste nemărginirea timpului »,
tome IX, traduit en français, 2000
* Editions NICULESCU, Bucarest :
– Ion Rotaru, « O istorie a literaturii române », tome V, 2000;
- Editions HAIKU, Bucarest:
– « Poeţi români, 10 ani de Haïku » (anthologie), 2000
- Editions MUZEUL LITERATURII ROMANE,
– « Une anthologie des femmes poètes de Roumanie », 2000
- Editura TEMPUS, Bucarest :
– Ion Rotaru, « O istorie a literaturii române », 2009, 2006
* Editions TipoMoldova : Ion Holban, “Un Dictionar al scriitorilor români contemporani” vol. I, 2016
Collaborations à la presse :
Interférences (Revue de la LCCSRF), Magie Rouge; Jef (Revue de la Fondation Jacques Brel), (Belgique), Terpsichore, Les Nouvelles de Roumanie, (France), Revista Romană de Drept Umanitar, Viaţa Medicală, Pasărea Măiastră, Azi, Caietele Columna, Gând Românesc, Acasă, Poesis, Steaua, Pietrele Doamnei, România literară, Curtea de la Argeş etc.
Récitals de poésie :
Radio România Cultural : Dicţionar de personaje, (1998-2012) Patosul Confesiunii, Poezie universală, Poezie românească, Atlas cultural, Arta poetică, Pagini de jurnal, Viaţa cărţilor, Memoria drumului ; Radio România Internaţional ; Institut Français de Bucarest ; Muzeul Naţional Cotroceni ; Muzeul Colecţiior de Artă ; Muzeul Aman; Asociaţia Culturală România-Franţa – Sibiu, TVR Cultural : Clipa de poezie, TVRM (Confluenţa Artelor ;)TVR Cultural Braşov (emisiunea Interferente culturale), TVR Piteşti, TV Sigma (Întâlnire cu scriitori); Biblioteca Metropolitană „Mihail Sadoveanu”, Bucureşti; Biblioteca Judeţeană „Dinicu Golescu”, Argeş; Université Alma Mater , Sibiu ; Maison Mémoriale „Arghezi”, Bucureşti; Maison Mémoriale „Minulescu”, Bucureşti; Maison Mémoriale „Bacovia”, Bucureşti; Musée de la Littérature (Bucarest & Iaşi); Centre Culturel „George Apostu”, Bacău; Mémorial „Mihai Eminescu”, Botoşani; Bibliothèque Christian Tell, Tg. Jiu; Serile de la Brădiceni; Mairie de Domneşti; Clubul Iubitorilor de Cultură, Curtea de Argeş etc.
Prix et distinctions :
- « Prix de l’Europoésie », France, 1997; 1996; 1994 ; 1993
- « Prix du Menhir de poésie », France, 1996
- « Prix de l’Académie Carpatica – Grandes poètes de Roumanie », 1998
- « Prix d’Excellence de traduction », Société Roumaine de Haïku, Roumanie, 1997
- « Prix Eminescu » de traduction (Festival International M. Eminescu, Turnu Severin), Roumanie, 2004; 2005
- « Prix Blaga de traduction », (Festival International L. Blaga, Sebeş-Alba, Roumanie), 1996; 1998; 2004