Miron Radu Paraschivescu
photo: Liana Grill
(Roumanie)
Attention, attention !…
journal, 27 décembre 1969
En ce début d’année
Des nuages menaçants semblent apparaître ;
Ces nuages sont composés de :
Têtes qui se permettent de penser et de
Bouches qui se permettent de parler et de
Consciences qui se permettent de se réveiller et des
Enfants qui se permettent de sauter sur une jambe.
Nous sommes tolérants
Nous comprenons que la marelle est
Un sport nécessaire pour la jeune génération
Nous comprenons que la liberté de la parole est
Un sport nécessaire à celui qui n’a rien de mieux à faire
Nous comprenons que le réveil de la conscience est
Un état grave d’insomnie,
Nous comprenons que la pensée qui germe dans certaines têtes
Est une explosion qui fait sauter en l’air les précédentes
Nous sommes très compréhensifs et très tolérants
Mais aussi très inquiets de ce qui menace d’arriver
Et pour cela
Notre Sanhédrin s’est rassemblé
Pour prendre des décisions importantes.
Il se passe des choses graves, très graves :
La liberté commence à être violée !
On ne peut plus zigouiller à volonté
On ne peut plus mettre en prison sans jugement
On ne peut plus circuler à droite et à gauche et au centre
Lorsqu’on on le souhaite et au-delà de la vitesse réglementaire
On ne peut plus ignorer la Constitution
(Comme si elle a été faite pour nous et non pas pour vous !)
Une situation insupportable
Commence à s’installer :
Ceux que nous pensions muets commencent à ouvrir la bouche
Ceux qui avaient le droit de se taire
Commencent à parler.
La situation devient de plus en plus grave
La liberté commence à être prise au sérieux
Lorsque nous avons compris par liberté
Ce que devrait comprendre toute créature muette :
C’est-à-dire un mot de grand jour,
De parade, d’habillage,
Et non pas un fait banal du jour le jour.
Les choses ne peuvent plus continuer comme ça !
Notre Sanhédrin doit se rassembler
En fait il s’est déjà rassemblé,
On avait trouvé jusqu’ici un triumvirat solide
Composé d’un poète, paysan de profession,
Qui porte avec fierté sur sa veste
Une médaille ronde en rouge et en or
Et qui en vertu du droit paysan inaliénable
De casser la baraque
Il a transformé la cocarde rouge-dorée en barre d’attelage
Et il est rentré avec dans le fossé en arrachant même la clôture
Nous espérons le secourir avec des tracteurs
Avant qu’il ne souffre d’une engelure.
C’est une voie entièrement intransigeante qu’il a choisi
Et où les seuls salauds
Sont ceux qui ne sont
Ni avec la cocarde ni avec la clôture mais uniquement avec le tracteur.
Ça ne fait rien ! L’effigie de la cocarde rouge-dorée
Du revers du poète paysan de profession
Et du paysan opportuniste de profession
Ne parlera pas, n’entendra pas…
Elle est une belle cocarde rouge-dorée,
Parfaite pour la parade,
Si parfaite que le mot : Liberté
Mais qui ne doit pas, mon Dieu, être prise
Pour une chose habituelle et de tous les jours ;
La cocarde est la cocarde
La parade est la parade
Et la liberté est, comme nous le savons, seulement celle des tyrans.
N’osez pas, vauriens,
Limiter la liberté des tyrans !
Cela signifierait de retourner aux époques terribles
De l’absolue tyrannie de la liberté.
Où est-ce qu’on serait alors ?
Où en seraient
Toutes non grandes conquêtes
Tous les étranglements de gorge et de bouche
Toute la victoire du crime, du mensonge, de nos canaux bouchés
Et des astuces de toute sorte,
Des microphones dans les murs et dans les téléphones ?
Toutes devraient être interdites !
Où est-ce qu’on serait ? Vous réalisez ! Quel retournement de valeurs !
Quel manque d’estime et de considération vis-à-vis des loups moralisateurs
A qui on interdirait justement maintenant, en plein hiver,
D’égorger les agneaux
(Car ils sont, eux aussi, des hommes !)
S’ils ne peuvent pas égorger des porcs
Pour faire des saucisses et du boudin.
Mais même les porcs sont indignés
De ce qui menace les pauvres loups !
Vous entendez : contester au loup
Le tranchant des dents et des griffes
Lui contester le droit du temps des ancêtres
De sauter sur ton dos
Et de te mordre la gorge !
Contester au loup le droit sacro-saint
De prêcher la morale !
Mais non ! Trop c’est trop !
Nous, qui sommes juste des petits louveteaux périphériques
(Oh ! Mais combien fidèles à la race des loups !)
Responsables – n’est-ce pas ? – dans le secteur des sous-loups
Et qui se contentent d’un petit poulet seulement
Disputé avec suffisamment d’amertume
A l’hypocrite et traître renard,
Nous qui, lorsqu’on se fait virer d’un emploi
Nous guettons l’occasion de montrer qu’une erreur a été commise
Lorsqu’on s’est fait virés,
Que nous sommes plus catholiques que le Pape
Qui nous a virés
Et des évêques qui nous ont défendu ?…
Que nous sommes les vrais défenseurs du loup
Et de sa férocité
Nous qui protestons contre les agneaux qui s’opposent aux loups
Nous prenons la parole dans le Sanhédrin et
Proclamons ouvertement :
Il est grand temps que la tyrannie des moutons cesse !
Il est grand temps que la liberté triomphe
Une fois pour toutes
Et dans ce but nous crions haut et fort
Et nous prétendons :
« Totale la liberté des tyrans ! »
Autrement, le nouvel an n’a plus aucun sens.
Nous préférons l’ancien.
Note : Ce poème a été écrit après le revirement du poète Mihai Beniuc (président de l’Union des Ecrivains de Roumanie en 1951) qui avait renoncé à promouvoir son ouvrage de 1951, Chant pour le camarade Gheorghe Gheorghiu-Dej (président de la Roumanie de 1947 à 1965), en se réorientant et commençant à publier quelques poèmes pour le leader communiste de l’époque, Nicolae Ceauşescu (nommé président en 1965 juste après la mort de Gheorghe Gheorghiu-Dej).
LA BALLADE DES MALCHANCEUX
(projet)
– à la mémoire du poète Al. Tudor-Miu –
Si vous allez du Mizil à l’Arizona,
Du « rêve langoureux de Floride et des Antilles » au pays des Samoëns et des îles des pingouins, à l’Antarctique bâtie en féeriques blockhaus et diaphanes gratte-ciel de glace,
Des archipels volcan-atomiques du Japon, dont on dit toutefois qu’ils baignent dans l’eau de l’Océan Paisible,
Si vous allez jusqu’aux collines chargées de grains de raisin éclatant comme les gouttes de sang,
Du Rhin, de la Bourgogne, du Malaga et de la Champagne,
Si vous traversez la terre avec les moyens toujours plus perfectionnés de la technique moderne,
Avec des avions supersoniques ou des voitures aérodynamiques,
Avec des limousines bourdonnant comme une brise douce et engloutissant avec leurs gueules de baleine jusqu’à cent-vingt kilomètres à l’heure, comme si elles engloutissaient une simple sauterelle,
Ou si vous voyagez au dos des indolents chameaux, des calmes ânons qui ont porté Jésus aussi,
Ou des éléphants ridés comme l’écorce des arbres séculaires, comme autrefois Pyrrhus avait voyagé et encore aujourd’hui les maharadjahs,
Ou si vous vous contentez de voyager avec le métro moscovite, le trolleybus londonien, les trains aériens new-yorkais ou avec les nombreux tramways de Bucarest,
Ou si, récalcitrants à toute technicité, comme de modernes jeanjacquesrousseaux,
Vous vous contentez d’aller à cheval comme les habitants des Andes chiliens,
Ou en diligence, ou à pied comme les touristes alpinistes, ou en chariot, comme les paysans indiens et ceux qu’on voit dans les peintures,
Ou traînés en chariot par des hommes comme vous,
Si vous marchez dans les forêts vierges du Brésil, des lianes tropicales de l’Afrique Centrale, jusqu’au désert de Gobi ou jusqu’aux rochers étagés du Popocatépetl,
Certainement vous arrivera-t-il dans un tel voyage de ne pas trouver justement et immédiatement ce que vous avez désiré :
ici de ne pas trouver le silence absolu
là le vacarme que vous attendiez,
là le gel ou la chaleur,
là ni assez d’eau ni de feu,
ni de pain, ni de tomates ni de bananes,
ni les belles femmes que vous convoitez,
ni l’engagement au travail dont vous vous languissez,
ni le rêve que vous avez emporté.
Il arrive dans de tels voyages
De ne pas trouver tout ce qu’on imaginait au départ
Ou de trouver tout autre chose.
Ce que vous allez rencontrer toujours, n’importe où
A tout moment,
C’est la présence ubiquitaire, permanente, inéluctable,
Comme la lumière du soleil le jour, comme l’obscurité dans la nuit,
Comme votre propre corps
Même si (à cause d’un accident ou d’un involontaire héroïsme sur le front),
Il lui manque une main, un œil ou un pied,
Vous allez rencontrer partout comme votre propre être concret, corporel,
Vous allez certainement rencontrer, que vous marchiez n’importe où sur cette planète (même si les efforts fournis aux conférences, comités, sous-comités, conseils, entrevues, communiqués pour le désarmement réussissaient à donner des résultats),
Nos éternelles armées.
Toujours, n’importe où, quoi qu’il se passe,
Sur n’importe quel méridien ou parallèle,
A tout prix vous allez rencontrer
Les Malchanceux.
Ceux-ci ne sont pas une nation, une famille, une classe, une caste ou une race,
Ils sont une espèce existante dans toutes les lignées,
L’espèce des Malchanceux,
Ubiquistes et éternels, pas épisodiquement.
Ils sont malchanceux comme d’autres sont Profiteurs ;
Ils font partie de ceux qui donnent, qui font, qui pâtissent, qui endurent, qui ne vivent que pour donner, se dédier,
Par tout ce qu’ils ont et surtout par tout ce qu’ils n’ont pas
Par tout ce qu’ils n’ont pas eu, par tout ce qu’ils ont perdu, par tout ce qui leur reste.
Par tout ce qui ne leur reste pas, par tout ce qu’ils n’ont jamais eu que dans une infime mesure,
Ils arrachent et partagent encore une fois
D’après le principe de la scissiparité :
Leur chair blanche, rouge, noire, violacée, jaune, séchée, écartelée,
Ils arrachent encore et toujours un morceau
Qu’ils tendent à ceux qui passent,
à ceux qui viennent,
à ceux qui partent,
à ceux qui prennent.
Car les malchanceux appartiennent à la race de ceux qui donnent.
Et quand ils ne pleurent pas, et quand ils ne se plaignent pas,
Et quand ils passent fiers ou modestes,
Anonymes ou célèbres,
Ils sont toujours, à toute épreuve,
Parfaitement, minutieusement pondérés,
L’Union Internationale Permanente Active des Malchanceux.
(Bref : U.I.P.A.M.).
Il est certain que grâce à eux,
A leur éternelle présence tout au long et au travers de la terre,
Ressemblante au ciel, à l’eau, au feu et au vent,
Grâce à la présence permanente des Malchanceux,
La planète vole dans les abîmes,
Bouge, avance, tourne,
Progresse et ne s’arrête jamais.
Et c’est naturel puisque cette planète ronde tourne elle-même autour de son axe comme la boule du jeu de la roulette,
Il est naturel qu’il existe des gens qui perdent et d’autres qui gagnent à ce jeu,
Dans cette roulette cosmique qui ne connaît ni la malchance, ni la fortune.
Et il est certain que l’unique profit des Malchanceux c’est la conscience
Qu’il existe dans le monde ces deux irréductibles espèces,
Celle des Malchanceux
Et celle des Profiteurs.
Car c’est un héroïsme sublime et pathétique
Dans le combat qu’on mène pour devenir ou pour rester Malchanceux.
Pour choisir comme par un sas son destin.
Ce destin qui est toujours ce qui reste
Entre une aspiration et un combat.
Et non, comme on a longtemps pensé,
Un point de départ placé au commencement.
Et si toutes les autres
Planètes, plus petites, plus grandes ou plus hautes suivent leur chemin sur leurs orbites et leurs galaxies,
C’est sans doute grâce à la présence sur elles des Malchanceux
Qui continuent la lutte, en menant plus loin, ardemment,
Le jeu de la roulette cosmique,
En misant leur vie incessamment
Pour qu’ils la reprennent encore et encore dès le début.
Comme de vrais et infatigables dieux.
Faites, donc, vos jeux, mes amis !
Faites vos jeux plus fort
Contre la grande Profiteuse, Madame-la-Mort,
Jusqu’à ce que la boule soit partie !
N’ayez pas peur de perdre :
L’éternité se gagne uniquement au détriment de l’instant
Et pour que vous soyez tous victorieux,
Essayez, mes frères, d’être un peu Malchanceux.
Parce-que les Malchanceux sont une espèce
Internationale et interastrale
Plus permanente et plus éternelle que
Le Soleil et la Lune,
Bouddha, Brahma, Ammon, Yahvé ou Allah,
La corporation à laquelle sans doute appartiennent
Tous les anges et les prophètes vus et non-vus,
Maïakovski et d’autres comme lui,
Démiurges et héros immortels,
C’est grâce à leur volonté que la terre et le monde, dans leur cosmique anneau,
Iront toujours plus loin.
LES POETES
Vous, gens qui vivez
Qui faites des maisons, des choses, des enfants,
Qui travaillez, négociez, vous vous disputez,
Aimez, détestez, chantez, vendez, achetez
Vous, les vrais gens
Qui faites le monde
Et pour qui il a même été notamment fait,
Vous-mêmes quand vous mourrez vous êtes vos égaux :
Vous vous murez les tombes qui vous vont bien,
A la taille de votre corps, votre vie, vos agissements
Vous ne risquez pas de mourir au hasard
Noyés, tombés dans les fossés, dans les ravins,
Broyés, fous, alcooliques, paralytiques, boiteux,
Une mort sans un corps entier
Comme une négation même de la mort
Vous faites le tout, d’un bout à l’autre,
Entier, robuste et complet,
Comme vos passions, comme vos sens, comme vos goûts
(Entiers) qui ne connaissent pas les demi-mesures
Vous, gens qui vivez vrai,
Vous n’avez même pas le temps de savoir que vous vivez
Et vous êtes morts pour de bon quand vous mourez
Vous vous plaisez bien dans votre tombe préparée à l’avance
Car tout s’est passé comme vous l’avez prévu.
Mais il y en a d’autres
Qui ne vivent pas des faits de la vie
Tout comme l’ombre ne vit pas d’elle-même
Mais de la lumière et de leur consistance.
Ils sont effectivement juste l’ombre, l’extension et l’écho
De vos actions.
Ceux-là sont les poètes.
Ils n’ont rien
Ils sont parce-que vous êtes
(Pas toujours derrière vous
Mais souvent devant, pour vous prédire
Tout comme des longues ombres au lever et coucher du soleil
marchent devant nos pas)
Ils sont le silence qui créé les sons,
Le mouvement qui rend la durée mesurable
Ils sont la négation
Ils ne sont pas, ils commencent à être
Juste à partir de l’endroit ou les choses commencent à finir
C’est pourquoi la mort n’existe pas pour eux
Comme l’obscurité n’existe pas pour l’ombre.
Ils meurent d’habitude sans tombes d’avance préparées
Et dans le néant de la mort ils ne sont
Que la révolte de la fleur sur le tombeau.
Ce poème fait partie du recueil intitulé Le Vers Libre (Editura Tineretului, Poèmes 1931-1964) et dont le mot d’introduction est le suivant : « Vous me trouvez retardé ? Je vous en prie, passez devant !… »
Traduit du roumain par Andrei PARASCHIVESCU
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Miron Radu Paraschivescu (2 Octobre 1911 – 17 février 1971) a été un poète, un essayiste, un journaliste et un traducteur roumain.
Né à Zimnicea, dans le comté de Teleorman, il est allé à l’école secondaire de Ploieşti, après quoi il a étudié les beaux-arts, d’abord à Cluj et plus tard à Bucarest. Il s’est inscrit au Département des Lettres et Philosophie de l’Université de Bucarest.
Un gauchiste dans sa jeunesse (il a rejoint l’Union de la jeunesse communiste en 1933), il a écrit pour de nombreux journaux et magazines de gauche de l’époque: «Cuvîntul liber», «Azi», «Facla», «Viaţa românească», « Era nouă », « Lumea românească », « Timpul », « Ecoul », « România liberă », « Scînteia », parfois sous un pseudonyme, parmi eux Emil Soare et Paul Scorţeanu. Après la Seconde Guerre mondiale, il a écrit aussi des articles propagandistes bien qu’il ne soit jamais devenu membre du Parti communiste.
En 1965, Paraschivescu a pris en charge la colonne des lecteurs au magazine littéraire Ramuri à Craiova, l’ayant transformé en mai 1966 en un supplément littéraire de quatre pages appelé Povesta Vorbei («L’Histoire de la Parole»). Il n’a duré que six numéros. Il l’a transformé en un lieu de rendez-vous pour un certain nombre de jeunes écrivains d’avant-garde qui ont eu de la difficulté à être publiés par la presse littéraire établie. Parmi eux se trouvaient: Leonid Dimov, Virgil Mazilescu, Iulian Neacşu, Sanziana Pop.
Il a découvert, soutenu et publié des nombreux talents littéraires parmi lesquels quelques-uns des plus grands prosateurs roumains comme Marin Preda ou Norman Manea.
Miron Radu Paraschivescu a été marié cinq fois.
Ecrits
- Les gens et les colonies de peuplement de la terre et de pierre Basarab, Craiova, 1938
- Chants Tziganes, Bucarest, 1941; Par Marcel Chirnoagă Illustré, Bucarest, 1972
- le pain, la terre et les paysans, Craiova, 1943
- Balances Roumanie, Bucarest, 1951
- Laude, Bucarest, 1953
- Félicitez et autres poèmes, Bucarest, 1959
- Déclaration pathétique, Bucarest, 1960
- Poèmes, Bucarest, 1961
- Déclaration pathétique. Chants Tziganes. Louange et d’autres poèmes, Bucarest, 1963
- Balci la Raureni, Bucarest, 1964
- Le vers libre, Bucarest, 1965
- Les routes et les carrefours, Bucarest, 1967
- Douloureux, Bucarest, 1968
- Ecrits, vol. III, Bucarest, 1969, vol. III-IV, Bucarest, 1974-1975
- Poèmes, Bucarest, 1971
- Enfin, Bucarest, 1971
- Poèmes, édité par Ioan Adam, Bucarest, 1973
- Souvenirs, Bucarest, 1975
- Journal d’un hérétique, traduit par Claude Jaillet Traduit, Préface Virgil Ierunca Paris, Editions Olivier Orban, 1976
- Journal d’un cobaye (1940-1954), Cluj Napoca, 1994
- Dire aux enfants, Bucarest, 1990
- Poèmes, Iasi, 2000
Traductions
- Marie-Anne Desmarest, Torrent, Bucarest, 1943
- Konstantin Simonov, la défense de Moscou, Bucarest, 1944
- Nikolai Tikhonov Histoires Leningrad, Bucarest, 1944
- Mikhaïl Cholokhov, la haine de l’école, Bucarest, 1944
- Jean Richard Bloch, Toulon, Bucarest, 1945
- Alexandre Pouchkine, contes … par Th illustré. Kiriacoff-Suruceanu, Bucarest, 1945, Ruslan et Ludmila, Bucarest, 1951
- Traductions de huit poètes européens, Mircea Alita semblent illustrés, Bucarest, 1946
- Claude Roy, Paris rebellé, Bucarest, 1946
- Maxim Gorky Mon Univesiy, Bucarest, 1948
- N. A. Nekrasov, poèmes choisis, Bucarest, 1953 Frost, Père Noël avec le nez rouge, Bucarest, 1955, Œuvres choisies, I-III, Bucarest, 1955-1959, les femmes russes. Decembristele, Bucarest, 1956
- Adam Mickiewicz, Pan Tadeusz ou la dernière violation des terres en Lituanie, Préface Olga Zaicik, Bucarest, 1956 Poèmes, Bucarest, 1957 (avec Vlaicu Barna et Virgil Teodorescu), Poèmes, Bucarest 1959
- Juliusz Slowacki, regarder la méditation, Illustrator semble Mihu Vulcanescu, Bucarest, 1962
- Giuseppe Ungaretti, Poèmes, Bucarest, 1963 (avec Alexandru Balaci)
- André Malraux, La voie royale, Bucarest, 1971