Etienne Fatras
(France)
Allez tranquillement dans le vacarme.
Maîtriser vos craintes et vos alarmes.
Prenez conscience,
De la paix qui naît dans le silence.
Vivez en bons termes avec chacun,
Dites doucement et clairement votre vérité.
Ecoutez les autres, écoutez les uns,
Tous ont leur histoire à raconter.
Evitez les individus bruyants et aigris
Ils sont une vexation pour l’esprit.
Ne vous comparez avec aucun,
Vous deviendriez vaniteux ou vain,
Il y a toujours plus grand que nous
Il y a toujours plus petit que vous.
Soyez intéressés à votre carrière
Si modeste soit-elle, elle est votre richesse.
Dans les aléas de la vie elle est la promesse
D’exister demain comme vous existiez hier.
Soyez prudent dans votre métier,
Le monde est plein de fourberies,
Mais ne soyez pas aveuglé,
La vertu existe aussi.
Soyez vous-même, chaque jour.
Surtout n’affectez pas l’amitié.
Ne soyez pas non plus cynique en amour,
Car le désenchantement est stérilité.
Prenez avec bonté le conseil des années
En renonçant avec grâce à votre jeunesse….
En cas de malheur vous serez protégé,
Si vous fortifiez votre esprit sans cesse.
Ne vous chagrinez pas avec vos chimères,
Les peurs sont mauvaises conseillères.
Au-delà d’une fatigue saine et régulière,
Soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l’univers,
Vous avez le droit d’être ici,
Comme les arbres et les étoiles mêmes.
L’univers est ainsi,
Que cela vous soit clair ou non,
Il se déroule comme il croit bon.
Soyez en paix avec Dieu.
Quelle que soit votre conception de lui,
Pour ceux qui ont besoin de lui,
Il est ce qu’il y a de mieux.
Malgré les rêves en lambeaux,
Le monde est pourtant beau,
Prenez attention à lui, à vous, à eux,
Tâchez d’être heureux.
Transposition d’un auteur inconnu trouvé en 1692 dans une vielle église de Baltimore.
LA CREATION
En lisant, je parcours le monde, je remonte le temps,
Histoire, philosophie, religions, sciences, romans, tout m’intéresse,
Comme pour combler un vide qui se creuse devant moi sans cesse,
Vaine quête pour chasser mes tourments.
Tout d’un coup, tout converge. L’histoire de l’homme,
Le cheminement de sa pensée, l’accumulation de ses connaissances,
Poursuivent ce schéma unique de la vie et nous sommes,
Le seul maillon à être en capacité d’en prendre conscience.
Ma raison, nourrie du peu de savoir à la portée de ma compréhension,
Tend à m’éloigner des images poétiques des religions.
Je fanfaronne devant cette indicible angoisse de la finitude,
Quand les hommes ont recherché dans l’au-delà, leur besoin de quiétude.
De l’énergie à la matière, de la matière à la vie,
De la vie à l’homme, son intelligence a reconstitué le fil,
Même si la charnière de l’inerte au vivant est hypothèse aujourd’hui,
On ne sait si elle vient d’ailleurs où d’une combinaison subtile.
Ce qui est extraordinaire c’est qu’aussi loin que l’on scrute l’univers,
Aussi fin que l’on analyse les constituants de la matière,
Les mêmes principes, les mêmes lois se répliquent
Et pour aller de l’énergie à l’homme, chaque maillon se complique.
Y-a-t-il une volonté créatrice de l’univers à l’homme,
De l’homme, aux races, des races aux ethnies, des ethnies aux sociétés
A la quelle il faut rendre grâce autrement à Jérusalem, qu’à la Mecque où à Rome…
Poser cette question c’est commencer à douter.
Avec le recul du temps et l’étude de tous les peuples au-delà des nations,
On retrouve toujours le besoin de l’homme à se référer à un créateur.
Chaque civilisation a eu besoin de codifier les règles qui la constitue en religion,
Ce besoin légitime se traduit par plus de différences de formes que de valeurs.
S’il y a une entité créatrice, elle ne peut qu’être unique,
La science ne rejette pas ce besoin et devant la complexité infinie
Qu’elle découvre, elle ne rejette pas ce pari.
Alors les sociétés doivent-elles adopter un cheminement syncrétique…
Je ne peux être insensible à Socrate préférant la ciguë au renoncement de ses idées,
Je ne peux que respecter celui qui pour son message d’amour est mort sur la croix,
Nombreux sont les hommes qui ont donné leur vie pour la sauvegarde de l’humanité,
Eux ont bien mérité l’éternité, du moins, c’est ce que je crois.
LE DOUTE
On dit, la foi du charbonnier,
Cela n’est pas sans raison,
Car plus on s’adonne à la réflexion,
Plus on risque de s’en éloigner.
Il faut renoncer au savoir,
Il faut oublier l’histoire,
Pour accepter de croire encore
Que l’on peut ressusciter les morts.
Certes, il nous faut renoncer
A cette perspective apaisante,
De retrouver ceux qui nous ont précédés
Et celle d’attendre les générations suivantes.
Mais si la pensée,
La conscience d’exister
Ne sont qu’effets subtiles de la matière,
Alors, plus de matière, plus de chimères.
L’espèce est éternelle,
L’individu est mortel.
Rien avant notre naissance, nous retournons à rien.
Pauvre Aghata, la mort est une fin.
Lors d’un bel après-midi,
Il est facile, de philosopher ainsi
Dans un très ordinaire paradis.
Ah! Vous ne saviez pas, il est ici.
Il est compréhensible, quand on a peur de l’orage,
Quand on craint les bêtes sauvages
Et les êtres humains encore davantage,
D’implorer une protection au-delà des nuages.
Normal lorsque la mortalité
Prend avec facilité
Dans votre fraternité,
D’invoquer la fatalité.
Désinvolte, je raye d’un trait de crayon
Des millénaires de civilisations,
Toute bâties sur des religions,
Gardiennes de la cohésion.
Pour fédérer une société, il n’y a pas mieux
Que l’idée de Dieu,
Puissante médecine pour construire,
Tout aussi efficace pour détruire.
Au niveau de l’individu
Comment ne pas se sentir nu.
La nudité du corps n’est pas fatale,
Mais Quid, du vide cérébral.
L’idée de Dieu, fortifie la volonté
Elle sublime le courage et la créativité,
Mais cette force elle même
Vient-elle d’un être suprême?
Vient-elle de notre subconscient ?
Resterait à apprendre,
Resterait à comprendre,
Comment tout cela sort du néant.
Si l’esprit est la sublimation de la matière
La création est la sublimation de l’esprit
Mettre la raison au-dessus de lui,
Et le savoir avant le ressenti,
N’exonère pas du doute ceux qui,
Veulent choisir leur propre route dans la vie.
Quel orgueil insensé
De sortir des chemins balisés.
Le risque est grand
De se perdre dans les tourments.
Depuis le début de l’humanité,
A toutes les époques, dans toutes les contrées,
Aux inquiétudes nées de leur environnement,
Les hommes ont toujours apporté le même apaisement.
A toutes ses peurs de la nature,
A son passé, à son futur,
L’homme a nommé ce qui le domine
Et lui a donné une dimension divine.
Interprétant les phénomènes naturels
Dont la présence semble éternelle
Il a bâti des panthéons
A son image avec sa vision.
Ce besoin d’éternité
Devant l’indicible angoisse de la finitude,
Qui peut dire avec certitude
Qu’il ne l’a jamais éprouvé.
Qu’il existe ou non,
Ce n’est pas la bonne question.
Certains ont-ils besoin de lui….
La réponse est oui.
Mais un besoin se suffit-il pour exister ?
Le besoin de comprendre est-il une fiction ?
Le besoin d’amour est-il une invention ?
Les besoins ressentis, sont une réalité.
La fonction créé l’organe,
Le concept créé le besoin,
Est-ce là du divin, les seuls arcanes…..
Mon Dieu, il n’en est rien.
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